Malmedy

Le Carnaval

Carnaval 2024

Une longue tradition

Une tradition plus que séculaire (premières attestation : 1459 !) est respectée à Malmedy durant les trois jours de carnaval précédant le mardi gras.

Durant les jeudis précédents ( » les p’tites haguètes « ) certains « petits rôles » vont de cafés en tavernes « lawer » (se moquer gentiment) des clients.

Pendant les deux ou trois mois avant le carnaval, les sociétés musicales répètent les nouvelles marches, écrites en fonction du thème choisi, les couturières confectionnent de nouveaux costumes et les deux chorales d’hommes préparent leurs comédies satiriques (les Rôles), narrant les mésaventures des malmédiens qui seront présentées sur des scènes ambulantes le lundi après-midi.

Le samedi du carnaval, la « Grosse Police » annonce l’arrivée du carnaval et le Bourgmestre remet ses pouvoirs au « Trouv’lê« . Le dimanche, c’est le grand cortège où l’on pourra admirer plus de 2000 travestis représentant les masques traditionnels du « Cwarmê ». C’est un carnaval de rues décidément pas comme les autres où les spectateurs sont très souvent pris à partie.

Le lundi, jour des « rôles », s’adresse avant tout aux malmédiens et, le mardi gras, on procède au « Brûlage de la Haguète« , marquant la fin des festivités.

Il est à noter que toutes les manifestations du Cwarmê se déroulent en un wallon savoureux, langage auquel les malmédiens sont plus que jamais attachés.

Il est à noter que l’originalité du Cwarmê ne se situe pas qu’au point de vue visuel. Un aspect absolument particulier qui frappera et étonnera le visiteur qui vivra le Cwarmê pour la première fois est la spécificité absolue de sa musique : Carnaval de Malmedy – L’ambiance

Les masques traditionnels

Lu Trouv’lê

Le personnage qui symbolise le pouvoir durant les quatre jours du Cwarmê.

Lu Grosse Police

La grosse police proclame l’ouverture du Cwarmê et les règlements en vigueur.

Lu Djoup’sène

« Égyptienne », c’est-à-dire bohémienne ou gitane : l’un des travestis les plus anciens du Cwarmê.

Lu Haguète

La « Haguète » est armée d’un « hape-tchâr » (happe-chair) avec lequel le masque saisit les spectateurs à la cheville et les oblige à mettre un genou à terre pour exiger le « pardon », en wallon bien évidemment : « Pardon, Haguète, à l’ cawe do ramon, dju nu l’ f’rès jamês pus ! » (Pardon, Haguète, à la queue du balai, je ne le ferai jamais plus !).

Lu Vèheû

Le « Vèheû » (putois) du Cwarmê faisait naguère la quête et, s’il ne recevait rien, se servait tout simplement sans attendre la permission.

Lu Sotê

Le « Sotê » figure un des ces nains de légende qui habitait dans les grottes à Bévercé près de Malmedy. Ces nains rendaient des menus services à la population en échange de quelque nourriture.

Lu Sâvadje-Cayèt   – Lu Sâvadje

Lu Sâvadje-Cayèt

Bien que certains rôles comme le sâvadje cayèt pourraient porter à confusion, rien dans la mise en scène de ce personnage, ni dans la mise en scène des autres masques traditionnels n’est stigmatisant ou dégradant : il embrasse les gens et tapote gentiment sur leur tête avec un gourdin. Mais surtout, il passe son temps à faire sauter les caillets qui dégagent ce bruit si caractéristique.

Le « Sâvadje-Cayèt » est caractérisé par un costume – ou une cotte – recouvert de plaquettes de bois colorées s’entrechoquant au moindre mouvement. Le « cayèt » était l’éclat de bois qui tombait de la hache du bûcheron et était utilisé naguère pour la confection de ce costume.

Le « Sâvadje-Cayèt » porte des bracelets, des colliers et un diadème doré garni de petites plumes. Il est armé d’une massue en mousse ou en crin et va frapper gentiment les têtes des spectateurs pour un peu les décoiffer. Il passe essentiellement son temps à faire sauter les « caillets » pour dégager une gamme de sons saccadés.

Le « caillet » ne peut pas être considéré comme insolite dans une région où l’industrie du papier a conduit dans le passé à la manipulation quotidienne du bois ; ce qui pourrait expliquer le choix de cette matière.

En aucun cas, il ne noircira les spectateurs. Il porte un maillot noir qui le recouvre entièrement et une grosse perruque noire bouclée parachève ce beau travestissement.

D’après le spécialiste Jean Sebille, la couleur de peau noire du « Sâvadje-Cayèt » peut, à l’origine, aussi bien signifier un homme africain, un indien ou encore tout autre personnage considéré comme exotique à l’époque. (Wikipedia)

 

Lu Sâvadje

Le Sâvadje est un masque traditionnel vêtu d’un maillot et de collants couleur chair ou blancs, d’un boléro et d’une petite jupe ourlés de cygne blanc. Il a en outre une ceinture blanche en satin frangée d’or et des rubans entrecroisés sur les mollets. Il peut porter un loup à bavette et une perruque sur laquelle il place un diadème orné de petites plumes colorées. Ses attributs sont l’arc, les flèches et le carquois. Dans le cortège, il kidnappe une jeune fille pour l’emmener quelques mètres plus loin en courant pour ensuite la ramener à sa place. Il peut aussi faire semblant de pointer son arc sur les spectateurs.

Lu Hârlikin

Arlequin, personnage de la « Commedia dell’Arte » italienne, aurait été  incorporé dans le Cwarmê au 19e siècle, avec Pierrot, Paillasse et Colombine.

Lu Pièrot

Le « Pièrot » du Cwarmê malmédien est toujours vêtu d’un pilou blanc garni de gros boutons noirs ; il porte un chapeau pointu orné au devant de boutons identiques.
Il distribue des oranges et des noix.

Lu Long-Né

Les « Longs-Nés » se rassemblent par six ou sept et vont, à la queue leu leu, choisir une victime qu’ils imitent alors en tout jusqu’à ce que cette dernière leur offre la tournée.

Lu Longuès-Brèsses

Les longs bras s’amusent à décoiffer les spectateurs ou à chaparder le chapeau de l’un d’eux pour en revêtir un autre.

 

Lu Long-Ramon

Le long balai est utilisé afin de décoiffer les spectateurs, faire tomber les chapeaux et atteindre les fenêtres des étages pour y surprendre leurs habitants. Marchant en feignant l’indifférence, il tourne sur lui-même et oblige la foule à s’abaisser pour éviter le balai.

Lu Boldjî

Le boulanger tient une pelle ronde en bois, la « panûle », avec laquelle il tâte et soupèse l’arrière-train des spectatrices en assimilant malicieusement celui-ci à sa fournée : « von’là onk k’ èst bin cût, on bin lèvé !…! »

Lu Cwapî

Les cordonniers prennent, auprès des dames, les mesures afin de leur confectionner de nouvelles chaussures, des bottes et parfois des cuissardes, à grands renforts de commentaires ironiques en wallon.

La salade russe

Un seul plat unique qui se prépare à l’avance, voici la maîtresse de maison débarrassée de soucis culinaires pour les jours de fête ! Il se mange froid : seul, entre amis, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit et possède la particularité de remettre l’estomac et l’esprit d’aplomb !

Recette pour 6 harengs

Les proportions sont assez vagues. C’est l’œil averti qui rectifie ! Et puis, il faut garder un peu le secret de fabrication, n’est-ce pas ?

6 harengs bien fermes, 1 grand verre de betteraves rouges (du jardin si possible) dans leur jus, 1 céleri rave, 3 beaux oignons, 1 plat de pommes de terre, 1 belle pomme, 6 œufs durs, 750 g de bouilli, 500 de rôti de porc, 1 tasse d’huile, 1 verre d’oignons blancs au vinaigre, 1 verre de cornichons, quelques noix éventuellement.

  • préparer un bon bouillon de légumes (carottes, céleri, pommes de terre, poireaux, bouquet garni…) pour cuire le bouilli jusqu’à ce qu’il soit bien tendre,
  • rôtir le morceau de porc en casserole à votre goût,
  • cuire les pommes de terre épluchées, le céleri et les œufs,
  • laisser tout refroidir,
  • hacher les oignons et les cornichons égouttés, la pomme, le céleri cuit, la moitié des betteraves, les oignons vinaigrés des harengs; écraser les cerneaux de noix,
  • détailler en très petits dés : les deux sortes de viandes, les harengs débarrassés de leur arête, l’autre moitié des betteraves, les œufs durs, les pommes de terre, garder pour la garniture des plats : tranches d’œufs durs et de betteraves, petits oignons et cornichons,
  • Mélanger le tout dans une bassine, saler et poivrer à volonté.
  • Ajouter le jus des betteraves en fonction de la coloration.
  • Laisser reposer un à deux jours au frais, recouvert d’un linge.

Disposer la salade russe dans les plats, en les garnissant avec les œufs durs, les oignons, les cornichons coupés en deux sur la longueur…

On peut accompagner ce mets de tranches de pis (do pé) ou d’andouille (dol landouye), panse de vache farcie à l’ancienne.

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